Méthodologie

Liste des indicateurs analysés :

  • Note RGAA 4 ;
  • Note RGAA 3 ;
  • Note Lighthouse Google (basé sur le WCAG) ;
  • Présence d'une page de déclaration d'accessibilité ;

Liste des outils utilisés :

Rappelons que l’accessibilité numérique se définit comme “la mise à la disposition de tous les individus, quels que soient leur matériel ou logiciel, leur infrastructure réseau, leur langue maternelle, leur culture, leur localisation géographique, ou leurs aptitudes physiques ou mentales, des ressources numériques.”1

Dans le contexte de cette étude, nous nous intéressons plus spécifiquement à l’accessibilité du web, c’est-à-dire des sites web que nous étudions. En France, l’accessibilité web des services publics est imposée par l’article 47 de la loi du 11 février 2005 n°2005-102 pour l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées : “les services de communication publique en ligne des services de l'Etat, des collectivités territoriales et des établissements publics qui en dépendent doivent être accessibles aux personnes handicapées.”

Concrètement, il s’agit de rendre les sites web utilisables par toute personne présentant une forme de handicap temporaire (un bras cassé par exemple) ou permanente (cécité, surdité…), qu’elle soit totale ou partielle. En France, 24% de la population présente une forme de handicap2. La question de l’accessibilité n’est donc pas anecdotique et doit être prise en compte.

Cependant, le domaine de l’accessibilité web est complexe. Il existe de multiples normes et la majeure partie de l’analyse de l’accessibilité d’un site web ne peut être réalisée que manuellement par un·e expert·e du domaine.

À l’échelle internationale, le W3C (organisme de standardisation du web) édite la norme d’accessibilité WCAG. En France, cette norme a été adaptée par l’Etat sous la forme du RGAA, qui se veut plus matériellement applicable.

Il ne nous était pas possible dans le cadre de cette étude de réaliser un audit détaillé de l’accessibilité web des sites des musées français. Nous n’avons pas pu identifier un ensemble pertinent de critères d’accessibilité à mettre en valeur. Enfin, les outils d’analyse automatique de l’accessibilité d’un service numérique offrent des résultats très variables pour un même service, selon leur méthode d’analyse.

L’analyse que nous proposons ici n’a donc en aucun cas vocation à être prise au pied de la lettre. Il s’agit d’indiquer une tendance, et nous souhaitons poursuivre le travail d’analyse pour être en mesure, à termes, d’apporter des éléments de comparaison plus objectifs.

Notre analyse se base sur quatre critères :

  • La note d’accessibilité du service donnée par Google à travers son service Google Lighthouse, et qui se base essentiellement sur le WCAG ;
  • Le score d’accessibilité en RGAA 3, calculée automatiquement par l’outil Asqatasun ;
  • Le score d’accessibilité en RGAA 4, calculée automatiquement par l’outil Asqatasun ;
  • La présence ou non d’une page de déclaration d’accessibilité web sur le site web.

Les analyses d’accessibilité ont été réalisées sur la page d’accueil des sites web.

Scores d’accessibilité

Le premier outil que nous avons utilisé pour mener ces analyses est Google Lighthouse. Ce dernier exprime une note de 0 à 100, basée sur le WCAG. Le poids de chaque critère d’analyse pris en compte par Google est détaillé sur le site de l’outil.

Pour notre corpus, nous obtenons les données suivantes :

  • Moyenne : 81,6/100;
  • Médiane : 83/100 ;
  • Maximum : 100 (Musée et Théâtres Romains de Lyon) ;
  • Minimum : 51 (Palais des Ducs de Lorraine de Nancy).

En fonction des résultats obtenus, nous avons catégorisé les sites en 7 scores, de A à G. La proposition de score que nous faisons ne repose néanmoins pas sur une source ou interprétation raisonnée de la note Lighthouse, mais simplement sur une répartition des résultats.

Graphique - Distribution des sites par catégorie Lighthouse
Distribution des sites par catégorie Lighthouse

Afin d’aller plus loin dans l’analyse, nous avons exceptionnellement comparé les notes obtenues avec celles d’autres sites. Nous avons exploité une analyse de 2020 réalisée sur le corpus HTTP Archive regroupant environ 6,8 millions de sites web. L’étude propose une analyse par centile des notes Lighthouse d’accessibilité de ces sites, que nous avons comparée avec nos résultats :

Centile HTTP Archive Corpus musée
10 56 65,8
25 69 74
50 80 83
75 88 90
90 95 94
95 97 95,6
99 100 98,24

Nous constatons à la lecture des résultats que les performances d’accessibilité des sites web des musées français sont très proches de l’ensemble des sites analysés sur HTTP Archive. Dans le détail, nous notons tout de même que les musées français comptent moins de très mauvais sites. Nous concluons ici que les sites des musées français n’offrent pas de meilleurs résultats d’accessibilité vis-à-vis de la moyenne des sites du web.

Nous avons également mesuré la performance des sites selon la norme française RGAA, dans ses versions 3 et 4. Nous obtenons des résultats partiels, l’outil que nous avons utilisé échouant à analyser environ 20% des sites.

Graphique - Distribution des sites par score RGAA 4
Distribution des sites par score RGAA 4
Graphique - Distribution des sites par score RGAA 3
Distribution des sites par score RGAA 3

Nous constatons que les sites présentent dans leur écrasante majorité des résultats mauvais. Ces résultats se recoupent en grande partie avec ceux de Lighthouse, dans le classement relatif des sites entre eux, ce qui tend à valider la tendance des résultats.

Page de déclaration d’accessibilité web

Enfin, nous avons cherché à savoir si les sites des musées français mettaient en place une page de déclaration d’accessibilité web. Cette page est un élément du RGAA. Sa présence et son contenu traduisent le degré de prise en compte de l’accessibilité web par l’institution.

Nous constatons cependant que cette déclaration d’accessibilité web n’est présente que sur 21,3% des sites étudiés. Nous constatons également que de nombreuses institutions disposent d’une page d’accessibilité, détaillant les conditions d’accès au musée et la prise en compte du handicap dans le parcours de visite, mais ne possèdent pas d’équivalent pour leur site web.

Graphique - Distribution des sites selon la présence d'une page de déclaration d'accessibilité web
Distribution des sites selon la présence d'une page de déclaration d'accessibilité web

Quelles pistes d’amélioration ?

Nous l’avons dit, la question de l’accessibilité web est complexe. Sans formation spécifique, il est difficile de la mettre en œuvre. Si vous en avez la possibilité, nous vous invitons donc à vous former.

Vous pouvez prendre contact notamment avec la DINUM si vous êtes une structure publique, qui travaille sur les enjeux d’accessibilité. Plus précisément, vous trouverez à l’adresse suivante un ensemble de ressources mises à disposition par la DINUM. Si vous êtes un organisme privé, vous pouvez vous tourner vers les formations de Access42.

  1. Définition donnée par l’encyclopédie libre Wikipédia, consultée le 3 février 2021 à l’URL https://fr.wikipedia.org/wiki/Accessibilit%C3%A9_num%C3%A9rique
  2. Etude INSEE de 2007, https://www.seton.fr/infographie-handicap-france.html

Version gDoc de l'étude - Mis à jour le 2 mars 2021

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